Connaissez-vous l'histoire de notre Dame de Paris ?
Dès sa publication en 1831, le roman remporte un grand succès populaire. Les éditions se succèdent au même rythme que les adaptations, les traductions et les produits dérivés. Pourtant, le chemin fut semé d’embûches pour le jeune Victor Hugo, qui n’est pas encore l’illustre écrivain que tout le monde connaît. À l’origine, l’écrivain rechigne même à écrire ce livre que lui a commandé l’éditeur Gosselin.
Alors, comment ce roman mythique a-t-il vu le jour ? Pourquoi Victor Hugo a-t-il centré son roman autour de cette cathédrale ?
Un accord avec Charles Gosselin
En 1828 alors que Victor Hugo n’a que 26 ans, il s’impose comme étant un poète romantique. Pourtant ses romans tombent assez vite dans l’oubli. L’un d’entre eux tape pourtant dans l’œil d’un certain Charles Gosselin, éditeur de Lamartine et Balzac. Il s’agit de Bug-Jargal, publié alors qu’Hugo n’a que 16 ans : « Il y a un côté frénétique et gothique dans les premiers romans d’Hugo qui plaît beaucoup à Gosselin. À l’époque, il est déjà l’éditeur de Walter Scott, qui est un énorme succès littéraire en France. Gosselin s’est dit ‘Cet Hugo, il a quelque chose de Walter Scott, il va m’écrire quelque chose dans le même style' », explique Jean-Marc Hovasse.
Le contrat est signé entre les deux hommes, et prévoit la livraison du roman en avril 1829. En contrepartie, Charles Gosselin s’engage à publier deux autres projets de Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné et son recueil poétique Les Orientales.
Deux ans après la signature du contrat, le romancier n’a encore rien produit. Très vite, les relations se dégradent entre Hugo et son éditeur.
Notre Dame de Paris et la Révolution
C’est le soir du 25 juillet 1830 que l’auteur commence à écrire son roman. Interrompu par la révolution de la Monarchie, puis la naissance de sa fille Adèle il eut une excuse valable pour retarder l’écriture de son roman.
Il reprend l’écriture de son roman en Décembre 1930 et le termine en six mois.
Grand défenseur de l’art gothique, Hugo choisit de faire de Notre-Dame de Paris le personnage central de son œuvre. Avec ses voûtes majestueuses et ses gargouilles tantôt effrayantes, tantôt amusantes, le monument parisien cristallise la théorie qu’Hugo développe pour sa littérature, à savoir un savant mélange de sublime et de grotesque.
Un monument oublié
À l’époque, la cathédrale n’intéresse personne : son mélange de style est jugé disgracieux et désuet. Dans son roman, Victor Hugo s’indigne de l’état de dégradation du monument qui est pour lui le symbole de l’histoire de France : « Les grands édifices, comme les grandes montagnes, sont l’ouvrage des siècles ».
Grâce à un grand travail de documentation et de vulgarisation, Victor Hugo fera de Notre-Dame de Paris l’héroïne d’une tragédie populaire. Pour ses recherches, Hugo se base sur des ouvrages destinés aux historiens, comme le Théâtre des antiquités de Paris, signé Jacques Du Breul, ou encore l’Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, d’Henri Sauval.
Lorsque le romancier présente enfin le fameux manuscrit à son éditeur, il lui demande d’en faire trois volumes. Le prix du papier étant très onéreux, Gosselin refuse.
Hugo garde alors sous le coude ses plus brillants chapitres (IV, 6 ; V, 1 et 2), parmi lesquels le célèbre « Ceci tuera cela » sur l’imprimerie qui serait destinée à se substituer à l’architecture. En 1832, Hugo renvoie ses chapitres à son nouvel éditeur, Renduel, qui publie une nouvelle édition complète en trois tomes.
A présent vous connaissez les secrets de l’histoire de notre Dame de Paris, de Victor Hugo.